
Cathy Eveillard
COACH SPORTIVE
&
THERAPEUTE MANUELLE SPECIALISEE DANS LE SOIN DES FASCIAS
Le diaphragme : muscle principal de la respiration ?
Le diaphragme : muscle principal de la respiration ?
Nous respirons sans y penser. C’est instinctif, vital, mais souvent invisible à notre conscience. Tant que la respiration est fluide et sans douleur, nous n’y accordons pas d’attention. Mais lorsque le souffle devient restreint, difficile, ou qu’il « manque », une question surgit : comment retrouver une respiration vivante ?
On dit souvent que le diaphragme est le muscle principal de la respiration. C’est vrai en partie : il joue un rôle majeur, comme la voilure d’un parachute qui crée la pression interne nécessaire au souffle. Mais la respiration n’appartient pas à un seul muscle. Le diaphragme n’agit jamais seul : il est tissé dans un réseau continu de fascias, en lien avec les côtes, les poumons, le péricarde, les viscères, le plancher pelvien, les jambes, jusqu’aux pieds.
La respiration n’est donc pas seulement mécanique : c’est une collaboration. Chaque tissu, chaque organe, chaque articulation participe, et c’est la qualité de leurs relations qui détermine la liberté du souffle. Une côte figée, un psoas tendu ou un pied immobile peuvent limiter la respiration autant qu’un diaphragme crispé.
On pourrait même dire que marcher est un acte respiratoire. Les jambes, par leur mouvement et leur rotation, tendent les « haubans » qui permettent au diaphragme de jouer son rôle. Sans mouvement, la respiration se réduit au minimum vital. Le souffle ample est donc lié à la mobilité du corps, et surtout à sa capacité à tourner, pivoter, s’adapter. Le thorax, rond par nature, est conçu pour la rotation, et cette spirale est au cœur du mouvement… et de la respiration.
Respirer, ce n’est pas seulement échanger de l’oxygène. C’est nourrir nos organes, influencer la posture, la digestion, la performance, mais aussi notre état émotionnel. Une respiration trop contrôlée ou figée peut enfermer, tandis qu’un souffle souple et rythmé apaise, régénère et rend présent. Parfois, un choc émotionnel coupe le souffle et laisse une empreinte dans les tissus. En réapprenant à respirer avec lenteur et subtilité, il est possible de dissoudre ces traces et de retrouver une unité intérieure.
La respiration est ainsi bien plus qu’un automatisme. Elle est un langage entre le corps, le mouvement et l’environnement. Selon les situations, elle peut nous stimuler (mode sympathique) ou nous apaiser (mode parasympathique). Elle est un choix, un outil, une ressource que l’on peut adapter pour traverser chaque instant de la vie.
Alors, le muscle principal de la respiration ? Peut-être n’existe-t-il pas. Car la respiration est une symphonie. Elle se déploie à travers la peau, les fascias, les organes, les jambes, les pieds, le cœur. Elle est partout. Elle est mouvement, elle est relation.
Prenons le temps de la redécouvrir : respirer, bouger, tourner, marcher… et laisser le souffle nous ramener à nous-mêmes.